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#Atelier574 – Talents digitaux & management d’entreprises, par Alexandre Tissot

Qui sont les talents d’aujourd’hui et de demain ? Comment contribueront-ils à la transformation digitale de la société et des entreprises ? Grâce à une étude d’ampleur à travers le monde, Alexandre Tissot tente de répondre à ces questions sociétales, en analysant les compétences des plus grands experts en technologies. Dans cette conférence au 574, il livre des clés pour envisager la société de demain et les transformations qui la guideront.

Publié le

Par La Redaction

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Qui ?

Alexandre Tissot, docteur ingénieur de l’Ecole centrale Paris. Il a exercé des fonctions autour du knowledge management chez Vallourec, Air Liquide et BPI France. Il fait aujourd’hui partie de l’observatoire Netexplo.

Où ?

Au 574 Saint Denis, soit à environ 5 500 kilomètres de l’université de Dartmouth aux États-Unis, où en 1956, pour la première fois, le terme « Intelligence Artificielle » – comme on l’entend aujourd’hui – a été employé lors d’une conférence de John McCarthy. 

Quand ?

Lundi 12 mars 2018 : c’est la date exacte de la journée mondiale contre la censure sur internet, créée en 2008 par Reporters sans frontières, afin de dénoncer la cyber censure dans le monde.

Grandes lignes

1 - Quelles compétences ont les talents d’aujourd’hui et de demain ?

L’étude Talents menée auprès de 10 experts, qui eux-mêmes ont choisi 10 talents au sein des disciplines technologiques importantes d’aujourd’hui et de demain, a permis à Alexandre Tissot et son équipe de comprendre ce qui produit un talent.

7 critères de compétence des talents du futur

– Un talent ne s’inscrit que dans l’interdisciplinarité. Il faut donc travailler en coopération avec des personnes qui n’ont pas la même façon d’aborder le monde que soi, mais aussi être dans une posture où l’on peut apprendre tout ce que l’on souhaite. Ces talents réinvestissent également des méthodes scientifiques, c’est-à-dire de modélisation des problèmes. Il faut donc étudier un phénomène pour essayer de le comprendre, et non pas de le résoudre.

Imagination et créativité : il faut apprendre à ré-imaginer le monde. « Imaginer, c’est se redonner la capacité de voir le monde dans son ensemble ». Cette capacité imaginative détermine notre performance professionnelle et même l’évolution du monde.  

Approche systémique (comprendre un système grâce à une vision globale des sous-systèmes et de leurs interactions récurrentes, une approche aux antipodes de la méthode cartésienne) : ces talents ont une approche par le système à la fois locale et globale. Ils ont une capacité à décrire les systèmes dans leur complexité. « La pensée systémique aide à voir grand, à voir loin et près à la fois. »

– Les talents d’aujourd’hui et de demain sont focalisés et persistants.

– Ils sont aussi partageurs et coalescents. Une approche open-source et de mutualisation est donc nécessaire.

– Il faut être orienté par le sens. « La technologie est uniquement positive lorsqu’elle permet d’aider les gens », a ainsi dit Edward Davis.

Confiance et libération. Tous les experts précités ont confiance en eux et dans l’organisation dans laquelle ils se trouvent, ce qui leur donne une forme de liberté dans ce qu’ils font.

2 - Comment ces talents envisagent-ils la société en 2030 ?

Dans les 10 ans à venir, rien qu’en appliquant ce que l’on sait aujourd’hui sur les technologies, nous allons transformer la vie des organisations comme elle ne l’a jamais été depuis 40 ans.

Ces talents voient un monde dans lequel on utilise le digital sans en être vraiment conscients. Marre des tâches répétitives et sans valeur ajoutées ? Le digital prend le relai. En revanche, il nous oblige à réinvestir notre capacité créative et de vision. Ce n’est pas la machine qui va penser à notre place. « On n’a pas créé des avions en copiant les oiseaux, je ne vois pas pourquoi on créerait l’intelligence artificielle en copiant l’intelligence humaine » a ainsi déclaré Moustapha Cissé, chercheur en intelligence artificielle chez Facebook. Ce n’est pas le but de l’homme que de créer sa propre concurrence.

Ils imaginent également un monde où l’IoT, l’intelligence artificielle, la Big Data sont partout. Ils pensent aussi que nous nous dirigeons vers une société très décentralisée, et cela est aussi valable pour l’entreprise.

3 - Comment les entreprises vont-elles se transformer ?

Dans la seconde partie de l’étude Talents, Alexandre Tissot et son équipe ont interrogé 750 personnes qui travaillent sur la transformation digitale dans le monde entier, et dont 70 proviennent de grandes entreprises françaises comme SNCF.

« Dans la transformation digitale, il reste un long chemin à parcourir, puisqu’en réalité, il ne possède pas de fin ». Le vrai potentiel à développer en entreprise n’est donc pas l’expertise, mais la capacité à se transformer en permanence. Se transformer, c’est accepter la période d’incertitude dans laquelle on se trouve, qui nous amène à réfléchir et à construire des choses ensemble et qui ont du sens.

Ces experts ont relevé 10 leviers stratégiques pour accompagner au mieux cette transformation :

– La coopération et le renouvellement des collaborations.

– Des gouvernances plus simples et agiles.

– Les talents pour transformer l’entreprise sont déjà dans l’entreprise.

– Les compétences extérieures sont nécessaires.

– La culture transdisciplinaire et coopérative est primordiale.

– Il faut de la motivation et du désir.

– Développer une culture de la conversation pour faire naître la transformation, mais aussi une fertilisation croisée, pour sortir de là où on a l’habitude d’être.

– Avoir des approches méthodologiques,se permettre de penser différemment et de voir le monde autrement.

– Un apprentissage continuel, un parcours d’apprentissage et une adaptabilité.

– Des relations interpersonnelles et interdisciplinaires.

punchline

– « Quand on a envie d’apprendre, tout est possible, y compris à coder à 65 ans. »

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