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De l’IA pour mieux gérer les wagons de fret

SNCF Réseau a mis en place un système d’analyse de vidéos de voies de service à Miramas afin de comptabiliser automatiquement le taux d’utilisation de ces voies par les clients FRET et leur wagons. Le système, encore en phase d’expérimentation, couvre 20 voies et pourrait à terme fonctionner en continu, de jour comme de nuit.

Publié le

Par La Redaction

Fret SNCF

Un défi : numériser le comptage des trains en transit ou en stationnement sur les voies de service. Un problème : installer de l’électronique sur les voies est très coûteux. Une solution : passer par l’intelligence artificielle (IA), soit des algorithmes qui analysent automatiquement les données récoltées, pour mettre au point une solution légère, transportable et autonome dans sa version de test.

À partir des images issues d’une caméra installée en hauteur et surveillant 20 voies, Marin Homps, chef de projet Vidéo + IA au pôle Données & Innovation de DGEX Solutions (Réseau),utilise un algorithme de reconnaissance d’image permettant de distinguer le nombre et la longueur des convois sur le faisceau de formation du site de Miramas, à l’échelle de chaque voie. Il s’agit plus spécifiquement d’un réseau de neurones dit « convolutif », utilisant un découpage de l’image en cases qui seront chacune traitées par un « neurone » virtuel. L’IA va ensuite regrouper les informations brutes prétraitées par ces neurones pour effectuer l’analyse de l’image dans son intégralité. Cette technique se calque sur la façon dont les cerveaux animaux (dont l’humain) traitent rapidement les images dans le cortex visuel.

Mais derrière ce fonctionnement technique, il faut rappeler que « ce n’est pas qu’un objet technologique, il est aussi humain », selon Thierry Jacquinod, directeur commercial et services région Provence-Alpes-Côte-d’Azur à SNCF Réseau. Il a en effet fallu entraîner l’algorithme à reconnaître les trains, et pour ce faire, rien de mieux que des agents SNCF.

Le 574 Sud a accueilli quatre personnes de l’Agence Territoriale Mobilité SNCF, qui regroupe des agents en reconversion et en attente de poste, pour effectuer ce travail d’apprentissage, pour que le programme d’analyse d’images fonctionne correctement. On voit qu’ici comme dans d’autres projets de numérisation, il s’agit davantage de déplacer et faciliter l’expertise humaine plutôt que de s’en passer.

De multiples cas d’usage

Selon les cas d’usage retenus, le dispositif, qui a vocation à être généralisé non seulement sur l’ensemble des voies de service de Miramas mais aussi sur d’autres sites d’activité fret, pourra servir à la facturation (quelle voie est utilisée par quel client, pendant combien de temps), à identifier puis développer les usages des voies de services, voire à la surveillance des transports de matières dangereuses sur les voies spécialement adaptées.

Un autre cas d’usage non négligeable qu’apporte la connaissance fine de l’occupation des voies de service porter sur la régénération et la maintenance, notamment l’optimisation et la prédiction des besoins d’entretien, deux enjeux majeurs pour l’entreprise qui affiche une volonté claire de retrouver l’équilibre économique et en particulier pour les voies de services qui constituent 1/6 du réseau ferré national, avec près de 10 000 km de voies bordant le réseau principal, comme le rappelle Karim Touati, directeur territorial Provence-Alpes-Côte d’Azur de SNCF Réseau qui sponsorise cette expérimentation.

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