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La 5G au service des mobilités du futur

Voitures et trains autonomes, infrastructures intelligentes, systèmes V2X, _infotainment_… Tous les composants des mobilités du futur seront connectés. Dans le cadre des conférences Spectre & Innovation, l’Agence nationale des fréquences a organisé le 16 octobre dernier une table ronde dédiée au futur des mobilités et au rôle que la 5G jouera.

Publié le

Par La Redaction

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Pourquoi parle-t-on de la 5G quand on imagine le futur des mobilités ? Une réponse assez évidente, mais qui plante le décor efficacement dès l’ouverture de la table ronde : « Le véhicule est de plus en plus connecté, et dépend de la connectivité pour rouler dans la ville de façon sécurisée », dixit Andreas Geiss, chef de l’unité Spectrum Policy –DG Connect de la Commission Européenne.

Mobilités connectées, ou expérience numérique sans couture

« Au-delà de l’aspect autonome ou non du transport, nous avons besoin de penser l’expérience numérique accompagnant une mobilité multimodale sans couture », affirme Sébastien Kaiser, directeur Connectivité & Réseaux de SNCF. L’entreprise veut lutter contre l’autosolisme grâce aux offres des nouveaux modes de transport – comme le vélo en libre-service ou le covoiturage -, et à sa capacité de lisser la liaison entre les différentes mobilités. Liaison facilitée par l’apport de services numériques – applications voyageur ou métier -, eux-mêmes rendus possibles par une connectivité omniprésente. La connectivité représente donc un enjeu primordial.

« La 5G va apporter plus de débit et de capacité, plus de résilience et une faible latence, au travers d’un média radio, apportant ainsi une certaine flexibilité », poursuit Sébastien Kaiser, « demain, nous espérons que cette technologie favorise la coopération en temps réel des acteurs du modèle multimodal ».

Véhicules et trains autonomes

Si la voiture et le train sont aujourd’hui capables de récolter et traiter un grand nombre de données, il faudra attendre encore quelques années pour qu’un écosystème de transports totalement automatisé voit le jour, et ce ne sera « pas avant 2030 », d’après Alain Servel, expert ADAS au groupe PSA.

Un tel système devra se baser sur une connectivité irréprochable : d’une latence de l’ordre des millisecondes, ainsi que du très haut débit. Rabii Ouadi, Sales and Business Development Director au service Transportation & Automotive chez Ericsson, prend l’exemple des navettes autonomes,

dont les expérimentations ont eu lieu dans plusieurs métropoles comme Lyon ou Nantes, qui « ont besoin d’une latence très faible pour la sécurité mais aussi la reprise de contrôle éventuelle ».

Sans la connectivité, ces navettes pourront difficilement circuler dans des zones ouvertes, au milieu des vélos, piétons et autres obstacles.

Coopération européenne

« Les constructeurs automobiles déchiffrent la question de l’automatisme via différentes approches », explique Andreas Geiss, « soit en s’appuyant essentiellement sur la capacité de détection : c’est le cas de Tesla, qui met en place toutes sortes de capteurs, via les réseaux de connectivité. Néanmoins, il existe une troisième voie, celle de V2X ».

L’expert a fait savoir que la Commission Européenne ne veut pas de « frontière technologique » en matière de connectivité. Elle est d’ailleurs en train d’examiner les bandes de fréquence qui pourront être exploitées par l’industrie ferroviaire.

En l’occurrence, l’Allemagne va débuter ses enchères des bandes 5G (2 GHz et 3.6 GHz) dès janvier 2019, réservées aux verticaux de la fameuse industrie 4.0.

Plusieurs coopérations européennes sont déjà en route. C’est le cas du projet Concorda qui cible les usages, comme les systèmes de conduite automatique sur l’autoroute ou le platooning. La collaboration entre SNCF, Deutsche Bahn et d’autres industriels, promet la sortie du train autonome dès 2023

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